vendredi 20 août 2010

Le secret de Jasper Jones, Greg Silvey, Calmann Levy


Avec ce roman qui n’a de cesse d’évoquer Marc Twain et Harper Lee, nous plongeons dans cet âge délicieux situé entre l’enfance et l’adolescence. Treize ans, l’âge où l’on peut encore se permettre les jeux, celui aussi où l’on prend conscience du monde qui nous entoure.
Les yeux de Charlie, du haut de leurs 13 ans, malheureusement aidés par le secret de Jasper, heureusement adoucis par Elisa, vont découvrir cet univers imparfait et truffé de mensonges qui les entoure.
C’est subtil, frais et émouvant. Un petit bijou. Comme des Smarties en petit paquet coloré qu’on mange encore à 13 ans, en se disant qu’on aura l’air d’un gamin si on nous surprend. Un trésor caché d’autant plus délicieux.

Ouragan, Laurent Gaudé, Actes Sud


Ouragan, le titre est explicite : quand Katrina débarque à la Nouvelle Orléans, quand la Nature se déchaîne, que reste-t-il des « Hommes » (illustrés ici par une vieille "négresse", un prêtre, un prisonnier, deux jeunes adultes en mal d'amour, et tous les autres)? Tout ce qu’ils construisent, en eux et autour d’eux, est littéralement balayé pour laisser place à la peur et au dénuement.
Dans cette situation extrême se dévoilent des êtres extrêmes. A vous couper le souffle.

Il est une sorte de chocolat qu’on nomme « chocolat intense ».

mardi 3 août 2010

Seul le silence, R.J. Ellory


Je ne suis pas une grande connaisseuse du thriller. J’avance donc comme face à du chocolat suisse, en terrain méconnu. J’ai adoré ! (du coup, je devrais dire que je compare le roman à un Suisse qui va découvrir le chocolat belge, ce serait plus logique !:-))
L’histoire est glauque (c'est un thriller, quand même): depuis que son père est mort, il semble que tout se détraque autour de Joseph. Surtout, des cadavres de gamines sont retrouvés en morceaux dans le village, sporadiquement. Bien trop souvent. Des filles qu’il côtoyait.
Notre futur écrivain en herbe n’aura de cesse de tenter d’éclaircir ces meurtres abominables, évitant les préjugés féroces d’une ville provinciale américaine.
Style exemplaire, personnage très attachant et bon, je vous conseille vivement ce roman (par l'auteur de Vendetta), de même que le chocolat belge (Galler ou autres...) Qui oserait me contredire ?

lundi 2 août 2010

Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus, Eduardo Mendoza


Là, c’est du Kinder Surprise ! Je m’explique : un œuf en chocolat, quoi de plus classique, de revisité, de rabâché ? (et ce n’est pas péjoratif, ça reste délicieux !!) Mais ici on a une surprise ! (pas toujours à la hauteur de nos espérances, c’est vrai, mais ça reste un plaisir de découvrir un schtroumpf pêcheur ou Abraracourcix dans la boîte jaune ! - expérience vécue, oui -).
Ici, l’œuf, c’est : le petit Jésus, Marie, Joseph, les méchants Romains. Le schtroumpf : le Romain est aimable et a des problèmes intestinaux à soigner, le faible Joseph est accusé à tort d’un crime et promis à la croix qu’il construit lui-même, Marie est presque acariâtre, et Jésus est un galopin désobéissant !
La question étant : ce cher Pomponius parviendra-t-il à innocenter Joseph ? (dans le Kinder, la question est : « vais-je réussir à construire cet objet bizarre en moins de 5 minutes, autocollants compris ?)
Pour les amateurs du style « JM Erre » (mon incontournable, vous l’aurez compris !)

Le Cuisinier, Martin Süter


Est-il vraiment nécessaire d’ajouter des connotations chocolatées quand tout le roman parle de cuisine, -précisément de cuisine aphrodisiaque ? Si oui, il me paraît évident de comparer le dernier Süter à un chocolat qui possède cette vertu aphrodisiaque, ou du moins à un chocolat avec un arrière-goût épicé, tant nous sommes envoûtés par ces pages. Et ce, tout en finesse !
Ce récit conte les aventures d’un jeune tamoul, cuisinier averti chez lui mais méprisé en Suisse où il a émigré, qui tente de gagner sa vie en cuisinant des menus aphrodisiaques à domicile.
Il nous fait surtout découvrir un pan de cuisine très peu connu ici (en annexe, des recettes !... que je ne testerai pas, ma nullité légendaire aux fourneaux risquant de provoquer l’effet contraire) et un pan d’histoire tout aussi ignoré.
C’est fin, délicat, triste aussi, exotique, très contemporain (de nombreux faits politiques des dernières années sont rappelés)... Disons … chocolat à la cannelle ?
Un délice