vendredi 16 mars 2012

Olive Kitteridge, Elizabeth Strout, éd. Ecritures


Qui est Olive Kitteridge? Une habitante de Crosby (Maine), une épouse, une mère, une enseignante, une voisine,... Une femme à différentes étapes de sa vie, vue à travers les yeux de différentes personnes, avec toute sa complexité, ses qualités, ses défauts.

13 nouvelles, 13 époques, 13 personnes qui ont cotoyé Olive(de près ou de loin) donnent à ce roman polyphonique une allure très variable. Des chapitres prenants, d'autres beaucoup moins. Mais dans les histoires de la ribambelle de personnages que nous croisons (l'époux Henry, le fils Christopher, l'élève, la voisine,...), des constantes: les coups du sort, les désillusions, les regrets, les espoirs, les craintes, l'amour,... sont toujours présentes.

Et ce sont ces aspects qui donnent de la puissance au roman, de même que la fine analyse psychologique des personnages. Il ne faut pas lire ce roman pour la trame narrative, mais pour la vision d'E. Strout sur ce monde de gens banals, nous. Avec pour conclusion que "la jeunesse se rend bien peu compte".

Bref, je me suis parfois ennuyée, mais je ne peux pas réellement parler négativement de ce roman (qui a reçu le Pulitzer) parce que j'aime la vision complexe et réaliste que l'auteur porte sur notre condition.

lundi 12 mars 2012

Ciné

Quelques coups de coeur cinématographiques récemment. Vive les bibliothèques US, où on loue livres et DVD gratuitement, entièrement gratuitement! Qui plus est, le choix de DVD est grand et regorge de films indépendants!

Vu et beaucoup aimé:

Tous les soleils
Departures
La fille sur le pont
La faute à Fidel
Biutiful
In a better world

(et au passage...vu et détesté: mange, prie, aime... Un vrai navet!!)

samedi 10 mars 2012

La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé, Babel


Après "Ouragan", "Le soleil des Scorta" et "Eldorado", je me suis plongée cette fois dans "La mort du roi Tsongor", du même auteur.

Sans surprise j'ai retrouvé le goût plus que prononcé de Gaudé pour le tragique. Il est ici porté à son paroxysme, dans ce récit que l'on comparera inévitablement à la mythologie gréco-romaine: nous sommes en plein Sophocle transposé dans une autre région (l'Afrique): 7 collines, l'oracle, deux frères qui s'opposent à la mort du père, le siège d'une ville, une fille bien-aimée que l'on se dispute...
La langue, les dialogues presque théâtraux, tout cela est dans la même veine, et s'achève inéluctablement de manière ... tragique.

Pas un mauvais roman, il tient très bien la route, mais tout de même un peu too much à mon goût. C'est pesant, cette atmosphère! Et si on ne se prenait pas au sérieux?

mercredi 7 mars 2012

Le récital des anges, Tracy Chevalier, Folio


Maude et Lavinia, deux petites Londoniennes, se rencontrent le jour du décès de la reine Victoria dans le cimetière qui abrite leurs ancêtres. De ce jour naît une amitié profonde, qui s'accentue lorqu'elles deviennent voisines. Un voisinage qui ne plapit pas forcément à leurs mères, dont les valeurs sont loin de s'entendre. Alors que Kitty Coleman prône la liberté de pensée, Gertrude Waterhouse est absolument conservatrice.
L'amitié des deux fillettes n'est pourtant pas affectée par ces tensions ... jusqu'au jour où la mère Maude croise le chemin des sufragettes et trouve enfin une cause qui lui permet de s'exprimer et de s'épanouir. C'est ce jour que le sort des deux familles bascule...

L'histoire est racontée via des points de vue multiples: les mères, les pères, la bonne, la grand-mère, le fils du fossyeur, et bien sûr les deux filles. Diversité de points de vue et de langue, donc, qui enrichissent l'histoire; Le "personnage" central est pourtant tout autre: le cimetière est le vrai ciment de ce roman, lieu de rencontre, de tristesses ou de confidences. Un lieu qui nous dit que peu importe le mode de pensée choisi, on finit tous au même endroit...

Un roman sur la cause des femmes du début du XXème siècle, sur le mode de vie d'une époque, sur l'amitié, les choix, la mort. Il devrait avoir tout pour plaire, et pourtant, Le récital des anges m'a semblé parfois léger dans la manière de traiter le sujet, et parfois malhabile dans le traitement des points de vue (concernant le langage des fille,s par exemple). Lecture plaisante, mais moins que les autres romans de Tracy Chevalier précdemment lus (préférence pour La dame à la licorne, L'innocence et La jeune fille à la perle)

lundi 5 mars 2012

Testament à l'anglaise, Jonathan Coe, Folio


Michael Owen, écrivain en panne d'inspiration, se voit proposer un contrat alléchant pour écrire l'histoire de la famille Winshaw. Par ce biais, le voilà plongé dans les méandres d'une famille très puissante du Royaume Uni, famille dont chaque membre est plus avare et plus mauvais que le précédent. L'influence qu'ont ces Henry, Mark, Roddy et autres Hillary ou Dorothy s'infiltrant dans les sphère politique, militaire, médiatique, sociale, artistique du pays, le récit est donc, plus qu'une histoire familiale, une histoire du Royaume-Uni après la seconde guerre mondiale.

Coe présente le tout comme à son habitude, par des points de vue narratifs variés et une chronologie non linéaire, insérant des extraits de journaux intimes, de journaux, de dialogues de films... Le tout s'achevant par une vraie énigme policière, ambiance glauque et assassinats à l'appui.

Bref, j'admire à nouveau le talent de Coe, son style, son art d'entremêler les éléments, tout en conservant une structure. Toutefois, quelques passages un peu ennuyeux/longs à mon goût. J'avais préféré ses autres romans, mais ça reste une excellente lecture (lire: La vie très privée de Mr Sim, qui va bientôt paraître en poche)