lundi 30 janvier 2012

Ne le dis à personne, Harlan Coben


Un classique parmi les thriller que je n'avais ni lu ni vu. J'y ai remédié. Un vrai "page turner" (?) comme pressenti, on veut juste connaître au plus vite la suite de l'aventure, plutôt bien ficelée. Le style est correct... ça se lit agréablement!

David Beck vit dans la tristesse depuis 8 ans, depuis que son épouse a été assassinée dans des circonstances étranges. Pourtant, un jour, le passé semble refaire surface quand il reçoit un e-mail qui lui montre une vidéo sur laquelle apparaît Elizabeth, en vie. Canular?

Divers rebondissements rythment le roman, jusqu'à la dernière page... à ne pas lire avant la fin, bien sûr. Un bon (et rapide) moment de lecture!

samedi 28 janvier 2012

Winter, Rick Bass


Le narrateur (= l'auteur) et son épouse, alors jeunes mariés, décident de quitter leur Texas natal pour aller vivre "à l'ouest, dans le nord". Ils s'installent ainsi en septembre à Yaak, dans le Montana. Dans une maison isolée de tous, d'autant plus isolée en plein hiver, lors des tempêtes de neige et des grands froids (-30 degrés). Apprenant un nouveau rythme de vie, l'homme se redécouvre, ses nécessités changent, ses plaisirs aussi. Au rythme de la coupe du bois et des soirées au bistrot le plus proche où se réunissent tous les habitants de la vallée, Bass apprend la nature et l'homme.

Un peu dans la veine de "Dans les forêts de Sibérie", ce roman donne envie de s'isoler, de retrouver les valeurs fondamentales, mais n'égale pas la langue et les réflexion du roman de Sylvain Tesson. Très adapté à la période, toutefois, agréable et intéressant.

lundi 23 janvier 2012

En avant, route!, Alix de Saint-André


Alix de Saint-André raconte son expérience en matière de pélerinage de Compostelle. De son baptême du feu qui lui valut bien des surprises à son ultime expérience, plus sage et pourtant toujours aussi surprenante.
L'intérêt de ce roman est avant tout l'humour avec lequel l'auteur partage ses souvenirs et la franchise avec laquelle elle évoque le chemin.
Ce qu'on retient, c'est que, loin d'un chemin de méditation, la route vers Saint-Jacques est surtout un lieu de rencontres et de partage... plus ou moins agréables. C'est que ce parcours est long et douloureux, et qu'il ne répond pas forcément à nos questions initiales, mais apporte pourtant son lot de sagesses et de connaissances auxquelles on ne s'attendait pas forcément. C'est aussi un lieu où tout le monde est sur un pied d'égalité, tout le monde est "pauvre" et pélerin.

J'ai apprécié - et cela me donne envie d'un jour faire ce pélerinage - l'idée que les pélerins se retrouvent finalement comme des enfants: le rapport au temps y est le même qu'en enfance (on se réjouit de, mais le temps prend son temps). "vous avez la montre, moi j'ai le temps" est-il écrit.
Bref, pas un roman inoubliable mais un sympathique voyage, drôle et sprirituel. On s'y croirait!

jeudi 19 janvier 2012

Train de nuit pour Lisbonne, Pascal Mercier


Voici un livre que l'on ne dévore pas, c'est un roman pour lequel il faut prendre le temps (j'allais dire "le train"), un roman qui se déploye doucement et dont il faut savourer les pages (de même pour "Dans les forêts de Sibérie").Gregorius est professeur de langues anciennes à Berne, confortablement installé dans la monotonie de ses journée. Un jour bouleverse cependant tous ses acquis, et après lecture de quelques lignes d'un livre trouvé dans une librairie d'occasion, il décide sur un coup de tête de partir sur les traces de l'auteur de ces lignes qui le bouleversent.

Plongée dès lors dans le monde d'Amadeu de Prado à Lisbonne, grâce aux témoignages de ses proches qui lui ont survécu, et surtout par l'intermédiaire des lignes qu'il avait écrites... ces lignes sont magistrales! Certes, il n'est pas toujours aisé de suivre les raisonnements pointus d'Amadeu, mais quelle richesse! Et quel mode de pensée original! On a tout à en tirer, à l'instar de Gregorius qui, en plus d'aller à la rencontre du Potugais, va à sa propre rencontre...

Des personnages sympathiques (et très enclins à la confidence) donnent du relief à l'histoire, et bien que quelques invraisemblances apparaissent, on s'en fiche: c'est là tout l'intérêt, d'accepter les absurdités de nos vies! La vie qui "n'est pas ce que nous vivons, mais ce que nous nous imaginons vivre".

Très belle lecture!!!! (et j'apprends qu'un film va être tourné cette année sur base de ce roman, avec notamment Mélanie Laurent. A suivre... heureusement qu'il y a des livres, sinon nous n'aurions plus de films!)

Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine De Vigan


De Vigan raconte la vie de sa mère, que l'on voit, magnifique, sur la couverture du livre. Elle la raconte pour tenter de mieux la comprendre ou la cerner, cette maman qui s'est suicidée après des années d'un mal appelé "bipolarité".
La première partie du récit s'attarde sur l'enfance de la splendide Lucile (elle posa pour de nombreuses publicités) et de sa famille nombreuse. Une grande tribu que l'on adore, mais que n'épargnent pas les malheurs...
Des malheurs qui, au fil du temps, vont s'aggravant. Et alors que Lucile a mis au monde deux filles, dont Delphine, elle échappe à la raison et se perd dans les méandres d'une forme de folie. Le mélange d'amour, de fascination et de "rancune" vis-à-vis de sa maman se ressentent très bien dans le roman que l'auteur parsème de réflexions personnelles au fur et à mesure de son écriture.

Une écriture fine, sans lourdeur, et surtout cette évidence que les visages que l'on croise cachent des esoprits bien complexes et bien éloignés des idées que l'on s'en fait. C'est un roman qui passe de la bonne humeur à la gravité, en passant par la nostalgie et la difficulté de vivre, avec soi et avec les autres...
C'est très beau! On est content de le voir en tête des ventes, celui-là.

mardi 17 janvier 2012

Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson


Un bijou, une merveille! Sylvain Tesson est u aventurier moderne et relève divers défis depuis quelques années. Dans "les forêts de Sibérie", il raconte cette expérience de 6 mois passés dans une cabane au bord du lac Baïkal, de février à juillet. SOus forme de jourbal intime, nous découvrons son quotidien, forcépent peu trépidant, mais rempli des réflexions que lui inspire cette nature grandiloquente. L'homme, la nature, leurs rapports, la société moderne, l'amour, la solitude, la vie en communauté, la lecture, la contemplation, autants de sujets abordés au fil des jours dans ce carnet de bord.
Un style magnifique, à la fois simple et travaillé, accompagne merveilleusement ces pensées... ce livre se déguste lentement, mais vraiment, il se savoure!

Cyanure, Camilla Läckberg


Pour Noël, une jolie présentation cartonnée d'un petit opus de Camilla Läckberg est paru. J'ai d'abord été emballée par cette intrigue en huis-clos: un policier va rejoindre sa copine pour un week-end familial dans une maison située sur une petite île suédoise. Mais alors que le grand-père se met à questionner sa famille sur leurs échecs et défauts, dans une ambiance on ne peut plus malsaine, il meurt.
Le "petit ami", pour sa première entrée dans la famille, va se mettre à jouer les Sherlock pour découvrir le meurtrier... sauf que ce type est loin d'être talentueux, au contraire (il est en fait archi nul dans son boulot), et puis le dénouement est tout à fait décevant!

Bref, ça présentait bien, ça commençait bien... ne pas se fier aux apparences!

Le soleil des Scorta, Laurent Gaudé


J'avais lu Ouragan et Eldorado avec un immense plaisir, c'est donc déjà séduite que j'ouvrais ce roman (et en plus en Babel, j'adore!)
Dans l'Italie du début des années 1900, dans un petit village qui dort sous un soleil de plomb, va naître la lignée des Scorta, dès le départ vouée à la malédiction, puisqu'engendrée du viol et du péché. Le temps va ainsi faire ses oeuvres en mettant au monde des enfants qui n'ont d'autre choix que la solidarité fraternelle et la force de caractère pour affronter les "qu'en dira-t-on" meurtriers des villageois et conserver leurs secrets les plus douloureux.

Gaudé maîtrise l'art du tragique. Avec finesse, dans une langue savoureuse et puissante, il est un Sophocle moderne. On ne rit pas avec lui, c'est évident, mais quel talent! Quelle langue impeccable, quel envoûtement. Donc oui, j'ai aimé, et pourtant moins peut-être qu'Ouragan (l'effet du "premier"?)

Un prix Goncourt 2004 mérité!

Mangez-moi, Agnès Desarthe


Myriam décide d'ouvrir un restaurant. Ce qu'on sait d'elle, c'est qu'elle a vécu des événements douloureux et qu'elle part de rien. Pas d'argent, juste une motivation un peu folle d'avoir son propre resto, puisque la cuisine est sa passion.
Grâce à son obstination (toutefois secondée par des phases de découragement) et à des rencontres, son projet va se fortifier, de même que cette dame qui peu à peu se livre, et se délivre de son passé.

Le roman se lit agréablement, mais le personnage me déplaisait assez au départ, puis on s'attache tpout de même... probablement un effet désiré? Les amateurs de cuisine y trouveront leur compte dans l'étalage des recettes... pour ma part, l'anti-cuisinière par excellence, l'éloge des salades ne m'a pas passionnée... J'ai lu, je sais que ça peut être apprécié, bien plus que je ne l'ai fait - pure affinité personnelle.

lundi 16 janvier 2012

Grâce et dénuement, Alice Ferney


Une famille de gitans a planté ses caravanes en France, et vit au jour le jour, avec les moyens du bord et aidées par le vol. Des enfants, qui pullulent, des maris, qui ne font rien de leur temps, des femmes, qui sont toujours de corvée, et la grand-mère, la sagesse qui règne sur son petit monde, entre bon sens et rentre dedans.
Un jour arrive une bibliothécaire idéaliste, qui décide de venir chaque mercredi lire des histoires aux enfants, pour leur permettre un accès à la culture. Peu à peu, en même temps que son combat prend de l'ampleur (elle tente de scolariser les enfants les plus âgés), un lien se crée avec les gitans, et les confidences suivent...
Un beau roman qui ne laisse pas le mièvre ou les gros bons sentiments s'étaler, puisque la vie est là, et parfois son contraire. Très beau, lumineux! Comme ce titre parfait.

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Enard


Le Goncourt des Lycéens 2010 se trouvait dans une librairie d'occasion à Boston! Je n'ai pas résisté!
Les quelques mois que Michel Ange a passé à Istambul sont racontés dans une langue magnifique par Mathias Enard. D'ailleurs, c'est pour moi l'intérêt principal de ce roman. Je n'ai pas été complètement emballée par l'histoire -bien qu'intéressante -, mais, la plume! Poétique, elle transmet l'envie de découvrir ces lieux tant magnifiés, des réflexions justes, un ton sans fioriture... Un auteur que je souhaite relire encore pour tout cela!

La mer noire, Kéthévane Davrichewy


On m'en avait dit beaucoup de bien, de ce récit d'une dame qui fête ces 80 ans et en profite pour revisiter ses souvenirs d'enfance, de la Géorgie où elle est née à la France où sa famille a fui.
J'ai apprécié la justesse du ton, les sauts dans le temps, la découverte d'un univers qui m'est totalement inconnu (la Géorgie). Je n'en suis pas sortie bouleversée, mais ce roman tout de même se savoure, plein de tendresse pour l'héroïne. Et toutes ces choses qui se cachent derrière des rides.

Flétrissure, Nele Neuhaus


Des nonagénaires assassinés: peu habituel! Pourquoi mettre fin de cette manière à des jours déjà bien entamés?
C'est ce que notre inspecteur va tenter de découvrir, plongeant pour cela dans les tréfonds d'une famille riche et (donc) puissante de Franckfort. Secrets de famille, mensonges et faux-semblants sur fond historique se mêlent pour former une intrigue qui tient la route et qui s'apprécie. On est pris, on veut savoir, d'autant que les policiers sont attachants. Un bon policier, vraiment! Et une couverture très parlante au passage!

Malavita, Tonino Benacquista


Une famille américaine débarque dans un bled français, la question est: pourquoi? Et bien parce que le père n'est autre qu'un mafioso qui a trahi, autant dire que sa peau vaut cher, et qu'à ce prix, mieux vaut se fondre dans l'anonymat le plus profond. Mais quand on a une fille qui attire tous les regards (Belle, ben tiens), un fils qui ne peut s'empêcher de jouer les meneurs et qu'on s'attire comme un aimant les mésaventures, au revoir la discrétion!
Sur des airs burlesques, ce roman drôle et trépidant à la fois m'a vraiment fait bonne impression! Un jour viendra où je lirai "Malavita, encore"!

Le lent sourire, Caterina Bonvecini


D'un côté, une jeune trentenaire dont la meilleure amie est atteinte d'une maladie incurable.
De l'autre, un homme âgé dont la jeune compagne (la trentaine), est atteinte d'une maladie incurable.

Deux personnalités face à une douleur semblable, celle de se retrouver seuls, celle de ne pouvoir partager ce dernier souffle avec leurs aimés.
Deux aspects d'un traumatisme, très différents, qui rendent ce roman magnifique, très triste, disons-le, sans sombrer dans le pathos ou les clichés.
J'ai particulièrement été séduite par le personnage de Clara, sa simplicité, alors que Ben est un homme exécrable et hautain... mais ces différences servent le roman. Très beau ... mais préparez les mouchoirs

Les souvenirs, David Foenkinos


Je suis une inconditionnelle de Foenkinos, même si avec le temps l'engouement s'apaise. Son dernier roman, dédié à un grand-père auquel il regrette de n'avoir pas dit qu'il l'aimait, narre dans une semi-autofiction les boires et déboires amoureux d'un trentenaire en mal d'inspiration, ses relations familiales (une grand-mère que l'on "place" en maison de repos, des parents qui se déchirent), le tout scandé par un souvenir de chaque personne croisée.

Autant j'aime ces souvenirs parsemés, autant l'aspect autofictionnel m'agaçe légèrement. Un brin d'apitoiement sur son sort m'a agacée... donc même si j'ai lu le récit avec plaisir, je ne parlerai pas de coup de coeur cette fois, d'autant qu'ayant lu presque tous ses romans, je commence à me lasser du style et des thèmes redondants. Lad déception n'est pas totale, mais... j'attendais mieux, David!!

Hanif Kureishi: Black Album et Le Bouddha de banlieue


Conseillés par une amie, j'ai lu ces deux romans avec plaisir, sans toutefois parler de coups de coeur. Dans les deux cas, l'histoire d'un jeune homme d'origine pakistanaise élevé dans la banlieue londonnienne, et une foule de réflexions très actuelles.

Dans Le Bouddha de banlieue, le garçon rentre dans une phase de perte d'idéalisme, notamment vis à vis de son père tant aimé qui quitte mère et enfants pour vivre avec une dame portée sur le zen. Perte d'idéalisme et recherche d'identité amoureuse, cela fait beaucoup à la fois quand en plus on est considéré comme un "paki" sans avoir jamais mis les pieds dans ce pays...

Dans Black Album, le jeune homme étudie à l'université, et au fil des rencontres, se perd. Entre les "amis" musulmans extrémistes, des amours adultères avec une prof et un frère envahissant, le héros vascille et dérive, top désire"ux de "prouver des choses".

L'entrée dans l'âge adulte, les relations humaines, les convictions, l'extrémisme religieux, le racisme, la confiance, la foi... autant de thèmes abordés de manière très juste... et donc complexe!