mardi 14 février 2012

Journal, Hélène Berr


"Beaucoup de gens se rendront-ils compte de ce que cela aura été que d'avoir vingt ans dans cette effroyable tourmente, l'âge où l'on est prêt à accueillir la beauté de la vie? (...) Se rendront-ils compte du mérite (...) qu'il y aura eu à conserver un jugement impartial et une douceur de coeur à travers ce cauchemar? Je crois que nous sommes un peu plus près de la vertu que beaucoup d'autres"

Ainsi s'exprime Hélène Berr dans les années 42-43, elle qui vit à Paris et adore Paris, elle qui était amoureuse, qui suivait consciencieusement des cours d'anglais à la Sorbonne, elle qui avait des projets... et la conscience qu'elle ne pourrait peut-être pas les mener à bien.
Ce journal n'est pas un récit de plus sur la deuxième guerre. C'est le journal d'une jeune fille (en fleur, oui) qui vit un présent angoissant et rempli d'incertitudes, avec pourtant des moments merveilleux dont "je me souviendrai toujours", dit-elle. Des plages d'insouciance bienvenues dans cette vie qui dénombre au fil des jours les gens qui sont "partis".
Le tout avec une plume souvent jolie, qui varie selon l'humeur, le temps consacré à l'écriture,... ce journal vit, malgré les morts.

"Des morts, qu'est-ce que c'est? C'est mettre fin à des vies pleines de promesse, de sève à des vies intérieures bourdonnantes et intenses (...) C'est tuer une âme en même temps qu'un corps, alors que les assassins ne voient qu'un corps".

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